30 juillet 2011

Bouffeurs de milles en med pour fin de transat

Transat 2011 - 7

Nous sommes vernis, tels les Hébreux voyant s'ouvrir la mer Rouge devant eux : depuis notre entrée en méditerranée nous avons presque toujours des vents favorables et soutenus, sans excès. C'est là que Teles réalise ses meilleures moyennes depuis la Martinique.

Ce mercredi 27 juillet nous prévoyons notre arrivée à Fréjus dans 2 jours, vendredi 29 en fin de journée.



Après Gibraltar nous prenons le cap vers Cabo Gata, avec le vent dans le dos qui nous oblige à tirer des bords arrière à travers les rails de cargos.
 

Le temps est beau mais pas très chaud. Nous avançons bien, poussés par le courant de la mer d'Alboran. Nous passons au portant les caps Gata puis Palos au rythme de 170 milles par jour et nous entrevoyons la possibilité d'arriver à Fréjus avant la date-limite fin juillet.
 

Nous avons tous les jours des visites de dauphins, mais le 25 juillet c'est un spectacle beaucoup plus exceptionnel : une grande famille de globicéphales vient à nous et va jouer autour du bateau une bonne demi-heure. Ces cétacés de 3 à 6 mètres sont lourds et majestueux, remontent puis sondent avec lenteur sans les facéties des dauphins mais avec une grâce qui commande l'admiration.



Un peu de moteur pour la traversée vers Ibiza où nous faisons une escale-éclair pour le plein de carburant, mais nous cherchions surtout du gaz, oublié à Barbate...
 
Ibiza : la passe de Formentera

Les abords de Puerto de Ibiza sont une concentration de navettes pleins gaz, de yachts à moteur plus ou moins arrogants mais toujours pleins gaz, le tout peuplé de cohortes de beaufs bruyants et grégaires, dépensant des hectolitres de gazole pour aller d'un port surpeuplé à des mouillages surpeuplés et retour : rien n'a changé depuis l'an dernier (cf. Transat 1ère saison, août 2010).
   


Cet endroit est à fuir, nous avons donc fui après qu'on nous ait refusé une place pour juste une heure, le temps de faire quelques courses et de chercher du gaz. Reste à faire durer notre dernière bouteille...
 
Au milieu du vacarme, quelques belles unités

Nous rejoignons Majorque à bonne allure sous voiles et passons de nuit entre Majorque et la petite île Cabrera.
  
La côte est de Majorque 

Nous remontons Majorque avec un peu de moteur, puis sous voiles, puis sous 1 et 2 ris quand le vent monte jusqu'à 28 nœuds au passage de grains orageux : typique méditerranée pour mes équipiers qui ne connaissaient pas ces humeurs changeantes et obéissant inconstamment aux prévisions météo.





Nous finissons nos dernières provisions et Colin se surpasse : omelettes garnies, salades fraîches, yaourt maison... Il y aura vin et apéritifs jusqu'au bout !
 

Au moment d'envoyer cette ultime note depuis le large, nous louvoyons contre un vent de nord entre Majorque et Minorque, dont nous atteindrons la pointe ouest en début de soirée.
   
Minorque : à l'ouest de Ciutadella
 

Il reste une dernière traversée de rêve entre Minorque et Fréjus, à 7 nœuds par vent de nord-ouest en travers, un peu de moteur sur la fin après le dévent des îles d'Hyères.
 






Port-Cros


Arrivée à Port-Fréjus à 20h30 le 29 juillet juste pour le feu d'artifice du vendredi !
Mission accomplie dans les temps, avec un équipage heureux et un bateau en bon état. Teles retrouve sa place à Port-Fréjus, presque un an jour pour jour après le début de la grande boucle atlantique.
 
La trace de Teles en méditerranée

Quelques chiffres sur la transat :
Distance totale : 4804 milles nautiques (8897 kilomètres)
Temps de parcours : 47 jours, dont 3 jours en escale
Route au moteur : 135 heures, soit 254 litres de gazole
Dessalinisateur : 21h30, soit 2150 litres d'eau produits
Méthanol pour pile à combustible : 30 litres
Vin : 25 litres (mais oui, pas plus !) + bières et rhum...
Oignons (base de la cuisine de Colin) : beaucoup... et c'est bon !
 

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