18 juin 2012

Premières sorties sur catamaran

Pour notre troisième séjour en Martinique cette année, Armelle et moi allons enfin sortir Shrubb du port du Marin où il est en chantier depuis 4 mois.

On ne dira pas "premiers bords" car le bateau n'a pas encore ses voiles. Il y a suffisamment d'équipements à tester, comme sur du neuf. La vraie navigation sera après la saison cyclonique.

Les 3 objectifs du passage au cata étaient : aller vite, à plat, et avec de l'espace. Quelques éléments de réponse au terme de ces premiers jours...
  
Glissons sur les détails du colossal travail réalisé pour rendre à Shrubb un état navigable. Tout ce qui compte a été revu et pour l'essentiel refait à neuf : gréement, coque et safrans, voiles, moteurs, électricité, hydraulique, plomberie-sanitaires, électronique, cuisine. Un fourmillement d'artisans et d'équipes diverses a occupé le bateau pendant ce temps finalement assez court vu l'ampleur de la tâche. Ils ont bien travaillé, vraiment chapeau à tous !
 
 
Gréement comme neuf !



Des monceaux de détritus...
Mise à l'eau et amarrage au ponton fin avril, les travaux continuent à flot.
 

A notre arrivée, tout est en ordre, sauf une très mauvaise surprise : l'annexe a disparu ! Après enquête auprès des artisans qui auraient pu l'emprunter, il faut se rendre à l'évidence, elle a été volée.
C'est très ennuyeux : notre place doit être libérée rapidement et nous avions prévu de nous mettre au mouillage. Sans annexe cela devient très hasardeux. Après avoir perdu une journée entre gendarmerie, capitainerie et assurance, nous allons mendier une place pour les deux semaines. Le port est plein mais la capitainerie nous trouvera des places provisoires les jours suivants.
  

Première traversée : Ste Lucie

Émotion quand nous larguons les amarres de Shrubb pour la première fois. Vu la taille de l'engin, nous balbutions un peu dans les manœuvres, sous les admonestations vigoureuses du placier.
  
Je n'ai qu'une très courte expérience du pilotage à deux moteurs mais il va falloir vite s'y mettre car le premier incident est immédiat : la barre ne répond pas ! On nous avait prévenus, les bulles d'air dans l'hydraulique, la purge, etc., mais là vraiment c'est bloqué à tribord toute. Je commence un dangereux louvoyage en rasant les bateaux voisins, jouant des moteurs en marche inversée pour éviter de justesse les collisions. Après plusieurs tours de barre je retrouve une certaine manœuvrabilité et je m'éloigne vers le chenal où il y a plus de place. En quelques minutes le circuit est purgé, ça marche droit mais on a eu un peu chaud...
 
Nous voilà partis ! Armelle dompte les 48 pieds de Shrubb sans difficulté
    
Les moteurs tournent rond et nous mènent à 7 nœuds contre le courant dans le canal de Ste Lucie. Mer agitée avec creux d'1m20, 20 nœuds de vent bon plein. Les deux coques étalent bien les vagues avec un minimum de secousses. La nacelle ne tape pas. Ah si on était sous voiles !
Il faut tout apprendre sur le matériel de navigation. Faute de savoir encore utiliser l'électronique, je navigue au compas. Le courant nous dévie et allonge un peu la route.
Arrivée à Ste Lucie en 4 petites heures de traversée. Accueil aimable de la capitainerie de Rodney Bay à la VHF, il y a de la place dans ce grand port totalement abrité. Pour nos premières manœuvres de port on nous facilite la tâche : une grande place alongside en bout de ponton.
 
  Rodney Bay   
  
  
Après une nuit tranquille, le réveil ne laisse aucun doute sur l'héritage britannique du pays : les premiers bruits sont ceux des tondeuses à gazon !
   
Un petit air de Disneyland...
  
Après les formalités douanières et quelques emplettes, nous reprenons la mer. Les conditions sont les mêmes, mais le courant est cette fois porteur et nous avançons à 9 nœuds.
 
Les côtes de Ste Lucie, Pigeon Island et les 2 Pitons

Retour au Marin sans histoire ? Presque... Au moment de manœuvrer pour reprendre ma place, le moteur bâbord fait des siennes : plus de marche arrière, et même plus de point mort. Pour culer vers le ponton c'est d'un pratique... Après une heure de tentatives, malgré l'aide un peu erratique du placier, je renonce et je me positionne étrave à quai.
Le problème sera vite réparé : le câble d'inverseur était simplement mal fixé. Il a eu le bon goût de ne pas lâcher plus tôt, en pleine mer. Moralité bien sûr, ce n'est que sous voiles qu'on assure !
  

La Martinique par les terres

Il reste des travaux sur le bateau : pendant que les entreprises investissent de nouveau le bord nous allons approfondir notre connaissance de l'île.
 
Haubans, ridoirs, drisses, renvois : tout à neuf
Là c'est après rangement...
 L'église du Marin (XVIIIè s.)
   
Saint-Pierre : les ruines de l'éruption de la Montagne Pelée de 1902
 
La côte nord et ses flamboyants
 
  
Vers Bellefontaine
  
Pour mettre un peu de piment dans nos excursions, nous aurons droit à une panne de batterie de notre voiture de location : heureusement en haut d'une pente ! Juste pour rappeler que les avaries n'arrivent pas que sur les bateaux...
  

Retour à Ste Anne

Nous sommes amarrés au Marin contre la station carburant (sous le vent bien entendu). Les employés sont charmants ("vous allez nous manquer", nous disent-ils à notre départ) mais les petits-déjeuners aux vapeurs de sans-plomb 95 nous restent sur l'estomac.
 
  
Les interventions des entreprises touchent à leur fin, nous allons pouvoir changer d'air.
Pour Armelle, assez navigué ! Ste Anne nous tend les bras pour quelques jours de vraie relaxation.
   
  
Devant le Club Med et la plage de Ste Anne  
Une vraie cuisine et de l'espace !   
  
Nuit au mouillage

Cyclonage

Shrubb va rester au mouillage dans la zone du Marin pendant la saison cyclonique. Notre dernière journée est consacrée à "cycloner" le bateau : le pont est vidé de tout objet, la bôme est assurée sur le bimini, tout est fixé, sanglé. Le mouillage est réalisé avec 3 ancres et toute la longueur de chaîne.
 

La sécurité sera assurée par un gardiennage sur place et par la balise satellite qui me permet depuis la métropole de vérifier chaque jour la position du bateau.
Ce dispositif résistera aux forts coups de vent qui ne sont pas rares à cette saison. Mais un cyclone ? On peut toujours faire des prières... et suivre les alertes météo.
   
Liens sur l'actualité cyclonique :
 

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