27 novembre 2012

Tour de Guadeloupe : Grande-Terre

Pendant que la métropole s'enfonce dans l'hiver, nous voilà de retour à St François, point de départ de notre tour des îles de Guadeloupe.

C'est une croisière initiatique sur Shrubb avec deux pilotes d'essai , Pascale et Gérard, qui courageusement nous accompagnent, Armelle et moi, pour essuyer les plâtres de la coque des invités.





La route prévue va longer la côte sud de Grande-Terre : St François, Gosier, Pointe-à-Pitre, puis nous emprunterons la Rivière Salée jusqu'au Grand Cul-de-sac Marin où nous mettrons cap à l'ouest pour redescendre sous le vent de Basse-Terre.

Ensuite nous visiterons les Saintes, une escale à Marie-Galante avant de finir par Petite-Terre.
 
La trace GPS de notre parcours

Saint François


Ce port qui héberge Shrubb depuis un mois n'est pas seulement une station à la mode, avec boutiques, golf, palaces, aérodrome et casino. Rien de tout cela n'est pesant, en tout cas en cette avant-saison. Les rares touristes sont reçus par une population souriante et très attachante, que ce soit sur les marchés, dans les bazars ou le port de pêche.
 
 
 













Le buffet aux fruits exotiques est ouvert !

La Pointe des Châteaux

Avant de prendre la mer, une visite s'impose sur ce site spectaculaire : la pointe est de l'île de Grande Terre, où la houle atlantique vient battre les hauts rochers qu'on a nommés châteaux.
 
 
 
 


Au pied de la croix sur le plus haut rocher, la vue s'étend à l'ouest sur Grande Terre entre les deux mers, et à l'est jusqu'à la Désirade.
 

 

Gosier

25 novembre : Shrubb est prêt à partir. Première courte étape pour amariner l'équipage, avec mouillage derrière l'îlet Gosier, aux portes de Pointe-à-Pitre.

Nous adoptons le rythme de la croisière tropicale : lever vers 6h du matin, baignade, visite des lieux avant les grosses chaleurs de la journée, sieste, baignades à volonté, extinction des feux vers 20h-21h. 

La nuit tombe inexorablement à 18h. Nous profitons ainsi du meilleur des heures de jour.

Lever de soleil sur l'îlet Gosier
 
Aux premières lueurs du matin, nous débarquons à la nage sur l'îlet : nous sommes seuls au monde... à portée de voix des banlieues de la capitale.


Pointe-à-Pitre

Journée technique : je dois prendre livraison du moteur d'annexe commandé sur la zone industrielle près du port marchand, à l'entrée de la Rivière Salée. 

Mouillage dans la vase, montage du moteur, essais : il tourne rond. 




Nous revenons sur la marina Bas du Fort, la plus grande de Guadeloupe, pour avitailler en carburants divers et en eau. 
 
Les équipières contemplent les pélicans pendant que les hommes s'affairent.
 

Cherchons un peu de fraîcheur... Nous allons mouiller devant l'îlet Cochons, en face de la marina, où l'eau est de clarté acceptable.
 
Le soleil de plomb a eu raison de l'élégance naturelle du capitaine 
 
L'annexe est maintenant opérationnelle : nous traversons le chenal (un bon mille, près de 2 km) pour une petite visite de Pointe-à-Pitre, en accostant à la Darse Dubouchage qui nous met en plein centre ville.
 

      
Contrairement à ce que j'avais lu, l'endroit n'est pas vraiment adapté pour laisser une annexe. 

Il y a une rangée de bollards rouillés sur lesquels un amarrage sécurisé est difficilement réalisable, et le quai de béton fatigué n'est pas tendre pour les pneumatiques.



Notre annexe flambant neuve et isolée dans ce coin est vraiment tentante : nous ne nous éternisons pas dans la visite de la ville, qui offre d'ailleurs un intérêt limité. 
 
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La Rivière Salée

27 novembre : j'ai soigneusement préparé le parcours sur ce bras de mer qui sépare les 2 moitiés de l'île de Guadeloupe, Grande-Terre à l'est et Basse-Terre à l'ouest. La date a été choisie pour bénéficier de la pleine lune car la traversée se fait de nuit : les deux ponts mobiles s'ouvrent à 5h du matin.

Le mouillage est levé à 4h. Nous retrouvons sans trop de mal le chenal que nous remontons à travers toute la zone portuaire, puis nous attendons dans la nuit l'ouverture du double pont de la Gabarre.
 

Avec un peu de retard, le passage s'allume, la circulation automobile déjà dense est stoppée et le tablier s'élève lentement.
 
 
Nous sommes le seul voilier à passer, quel honneur ! Un haut-parleur nous invite à avancer. L'opération est assez impressionnante : dans cette obscurité zébrée par des projecteurs plus aveuglants qu'éclairants, au milieu du vacarme des treuils géants, Shrubb présente ses 7,10 m de large dans le passage de 8 m entre les piles. Il y a un courant de travers et le passage est en oblique par rapport à l'axe du chenal : simple...

Tout l'équipage est aux étraves et me guide dans la manœuvre. Les pare-battages encaissent les chocs inévitables sur les parois, je mets un peu de gaz bien dans l'axe et les deux diesels poussent le bateau en douceur. Un coup d’œil en l'air : le mât éclairé par la lune semble frôler le dessous du pont relevé. Les quelques secondes dans ce conduit semblent interminables. Nous en sortons avec un soulagement non dissimulé.

Le deuxième pont, puis plus loin celui de l'Alliance, sont moins problématiques car le passage est nettement plus large. Malgré les courants et les axes décalés, nous passons sans toucher.

Nous poursuivons notre progression dans la nuit en remontant la Rivière Salée, toujours sur les indications attentives de l'équipage. Par endroits il y a à peine 1 m de fond, et la dérive tribord frotte un peu dans la vase. La lune nous éclaire toujours mais les ombres portées de la mangrove sur les berges perturbent l'observation.


Lorsque le jour se lève, nous passons les dernières bouées du chenal et sommes enfin en eaux libres dans le Grand Cul-de-sac Marin.


 
On commençait à avoir faim !

A suivre ici

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