15 janvier 2013

Guadeloupe-Martinique, route nord-sud

Shrubb repart en convoyage de Guadeloupe jusqu'à Grenade, tout au sud de l'arc antillais : 316 milles nautiques au total.

La navigation se fera au large des côtes au vent pour bénéficier d'un alizé régulier et ne pas être trop gêné par les courants. 

Ce premier tronçon nous conduira à l'est de Marie-Galante, de la Dominique puis de la Martinique pour finir par une escale technique au Marin.



Mon nouvel équipier Michel arrive de métropole quelques heures après moi. 

Le bateau est vite préparé et nous prévoyons de partir dès le lendemain matin après les formalités douanières.





11 janvier : petit marchandage à la capitainerie - il s'avère plus avantageux de régler un mois entier que les 10 jours restant à payer... Mais le sourire de Dominique est inclus ! Les amarres sont larguées à 10h30.
 



















La trace GPS du parcours


Je mets cap au sud-est, nous avançons au bon plein par un alizé de 11 nœuds qui va se renforcer dans l'aprés-midi. Le sud de la Guadeloupe est truffé de casiers, nous sommes très vigilants.
 
 
La côte est de Marie-Galante
 
A 16h nous avons doublé Marie-Galante et Shrubb file par vent travers à 7 nœuds. Nous arrivons au vent de la Dominique, il y a plus de 1000 m de fond et nous pensons être à l'abri des objets flottants malfaisants. 

Un brusque ralentissement nous rappelle à l'ordre : un gros filet dérivant s'est pris dans les 2 hélices. Je mets en panne, nous arrivons à dégager l'hélice bâbord à l'aide de la gaffe mais le filin tient bon sur tribord. La mer est agitée avec un bon mètre cinquante de creux et à 17h passées la nuit n'est plus loin. 

Michel propose courageusement de se mettre à l'eau. Nous tendons un bout entre les deux coques, qui va lui permettre de s'assurer dans le chahut des vagues. Le gros câble est coupé, nous sommes libérés et reprenons la route à la tombée de la nuit.
 
Crépuscule sur la Dominique
 
Tout irait pour le mieux... Hélas un violent mal de mer s'abat sur Michel peu après sa manœuvre héroïque. L'émotion, le décalage horaire, ou plutôt un banal médicament pris malencontreusement avant d'embarquer? Toujours est-il qu'il est hors service pour les quarts.  Je me prépare donc à une nuit à la barre. 

Il faut reconnaître que c'est une superbe navigation : nuit claire, au largue sous un bon alizé à 20 nœuds, mer agitée avec creux estimés à 3 m dans l'obscurité. Shrubb étale bien, le pilote assume, nous avançons à 7,5 nœuds en vitesse de croisière avec des pointes à 10 nœuds et quelques surfs à 12,5 nœuds. Il n'y a pas un seul autre bateau visible sur tout notre parcours.
 
En seconde partie de nuit, le vent monte encore, contrairement aux prévisions météo qui annonçaient un mollissement. Le bateau devient très ardent avec une barre dure. J'aimerais bien prendre un ris mais Michel est toujours dans le coma ; en solo de nuit ça ne me dit trop rien, je préfère barrer car le pilote n'assume plus. Visiblement le réglage n'est pas au point, ce sera à revoir.
 

A 5h30 il y a 25 nœuds de vent et nous filons à 8,5 nœuds. Michel émerge enfin et tout de suite je vais prendre le premier ris. Le bateau se stabilise alors que nous entrons dans le canal de Ste Lucie. 

Il faut virer de bord. Le vent apparent est à 26 nœuds, un peu trop pour un empannage en sécurité. Je lofe pour virer de bord, un manque à virer, puis nous nous retrouvons tribord amures sans trop de problème à part une marche de mât arrachée par les battements furieux de l'écoute de génois.



Reste à remonter vers le Marin et nous jetons l'ancre devant Ste Anne à 8 heures : 136 milles à 6,4 nœuds de moyenne, on aurait sûrement pu mieux faire mais les péripéties diverses et la coque vraiment sale ne nous ont pas aidés.

Au mouillage, Michel ressuscite pendant que je dors une bonne partie de la journée. Je vais inspecter la coque sous l'eau : pas de dégâts mais il reste un fragment de bout dans l'hélice tribord. Je n'ai aucun mal à le retirer - privilège du capitaine !

Je reprends de fond en comble les réglages de barre : hydraulique, capteur d'angle, calibration du pilote, consolidation des fixations de l'ensemble à fond de cale avec du matériel apporté dans mes bagages. Cette fois c'est sûr, ça ne bougera plus !

Nous passons ici le reste de ce samedi et le dimanche.
 
Le mouillage de Ste Anne
 

Nous débarquons pour un petit avitaillement et une courte flânerie dans ce village toujours aussi attirant.
 
 












C'est plein !


14 janvier : nous amarrons Shrubb au Marin à la darse du Carénage pour poser le nouveau mât d'éolienne et effectuer quelques travaux accessoires. Je retrouve avec plaisir les artisans qui ont tant travaillé sur Shrubb et le voient pour la première fois dans son état définitif et navigant.

Au Carénage

Jean-Michel sur les moteurs
Le nouveau mât d'éolienne

Visite de Christelle, cousine de Michel

15 janvier : presque (!) à l'heure, nous sommes prêts à repartir vers le sud.
 

A suivre ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez vos commentaires ici