22 novembre 2013

Convoyage de Trinidad à Tobago

La saison cyclonique se termine. Shrubb a passé 3 mois à sec à Trinidad et va repartir vers le nord des Antilles.

Ma brève visite à Tobago en juillet m'avait donné envie de revenir explorer cette île encore préservée de l'exploitation humaine et de la fréquentation touristique. La saison de navigation commencera donc par Tobago.




Françoise et Grégory retrouvent avec Armelle et moi le chemin de la mer des Caraïbes, que nous avions déjà explorée ensemble en 2008 aux Roques (voir Holà! Venezuela !).
 


18 novembre : le vol Condor depuis Francfort nous dépose directement à Tobago, où les femmes vont prendre leurs quartiers dans un hôtel de la côte nord.
 

Grégory et moi redécollons sur la navette qui nous dépose à Trinidad en fin de soirée. Encore une heure de taxi vers Chaguaramas et nous montons à bord de Shrubb : enfin dormir...!

19 novembre : première inspection du bateau. La coque est carénée et impeccable, les quelques réparations ont été faites et le mât s'orne d'un radar tout neuf. Après les formalités de douane et un premier avitaillement, Shrubb est mis à l'eau à l'heure prévue au milieu d'une noria de bateaux entrants et sortants.
 

Alors que le travelift arrive sur la darse, nous assistons au déboires des bateaux qui nous précèdent : l'un a été remonté précipitamment, un autre s'est vite rangé au ponton et attend des pièces...

C'est notre tour : tout de suite, un problème sur le moteur tribord qui ne démarre pas. On interrompt la manœuvre, je descends dans la cale : le câble de commande des gaz est cassé. J'arrive quand même à démarrer le moteur mais nous devons rester au ponton pour réparer. La manœuvre est difficile avec un des moteurs défaillants, heureusement les hommes de Peake nous assistent. Je retourne au chantier demander de l'aide, ce qui ne va pas de soi : on est en plein début de la haute saison, tout le monde est débordé.

Dans l'intervalle je fais le tour du bateau, qui a pas mal souffert de ces 3 mois à terre : le pilote ne répond pas, il y a plusieurs pannes sur le circuit d'eau douce, de nouveau des fuites d'eau dans la coque tribord arrière ; la cuisinière ne s'allume pas, il semble qu'il n'y ait plus de gaz ; enfin il y a une invasion de fourmis!


20 novembre : l'installateur Raymarine a refait le câblage du pilote et ce n'est qu'en fin d'après-midi que l'entreprise Dynamite Marine (ça ne s'invente pas...) répare le câble défaillant du moteur.







 Graham et ses assistants


Shrubb est enfin navigable et nous quittons le ponton à la tombée de la nuit, juste à temps pour aller faire les pleins avant la fermeture de la station carburant du chantier voisin Power Boats.
 

Il n'y a pas de vent, les moteurs tournent rond, le pilote travaille, le matériel est opérationnel. En moins d'une heure nous quittons Chaguaramas entre cargos, ferries et bateaux de travail et je remonte la Boca de Monos sans appréhension sur une mer calme. Il fait nuit noire, je me guide au GPS vers Scotland Bay où nous passerons la nuit.
 

C'est le moment de tester le radar : il fonctionne impeccablement et je repère sans difficulté les quelques bateaux au mouillage. L'ancre est larguée par 10 m de fond, c'est notre première soirée en mer.


L'ambiance serait parfaite si nous avions quelques nouvelles de nos femmes, que nous avons prévenues de notre retard mais les communications (téléphone, sms, e-mails...) sont très difficiles : peu ou pas de réseau, messages perdus. Nous saurons plus tard qu'elles ont bien galéré pour trouver une nuit d'hôtel supplémentaire.

Pendant ce temps sur Tobago, attente à l'hôtel Grand Courland



21 novembre :
Scotland Bay au lever du jour

Nous levons l'ancre avant 6h du matin. Je prévois de rejoindre Tobago d'une traite, au moteur pour l'essentiel car le vent reste obstinément nord-est. Suivant les conseils des habitués, nous allons longer le nord de Trinidad en profitant de l'affaiblissement du courant contraire près de la côte.













La trace GPS de la traversée



Trinidad : la côte nord. C'est aussi la route des ferries Condor.
 

Vers midi nous arrivons à la hauteur de Grand Riviere et Shrubb abat vers le nord. Le vent est mal placé et trop faible pour contrer le courant puissant au milieu du Passage des Galions, et nous avançons à 5 nœuds au près serré avec appui au moteur. A l'approche de Tobago, le vent refuse encore, passe de face et change même d'amure : il faut virer de bord en gardant le même cap. Cette situation bizarre est probablement due aux turbulences sur l'extrémité sud-ouest de Tobago.
 
Tobago : Store Bay

A 16h30 nous affalons devant Store Bay : notre arrivée est saluée par un vigoureux grain, bienvenu pour rincer le pont qui a été copieusement arrosé d'embruns. Françoise et Armelle sont sur la plage et nous attendent avec impatience. La croisière peut commencer.


A suivre ici

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