18 avril 2014

Convoyage BVI - Saint-Martin : de Tortola à St Kitts

Ces deux ans de navigation sur l'arc antillais vont se terminer à St Martin. Depuis les BVI, la route habituelle fait tirer un bord sur l'île de Saba.


Comme nous avons un peu de temps nous poursuivrons contre l'alizé jusqu'à St Kitts puis remonterons par St Barth.




Ce convoyage se fera en équipage franco-suisse avec François, qui a partagé nombre de mes aventures sur Teles et qui vient découvrir la navigation sur catamaran.
 
La trace GPS du parcours
  

12 avril :












Harbour View Marina


Je retrouve Shrubb à la marina Harbour View sur Tortola, sans dommage mais les grossiers taquets à arêtes vives ont eu raison d'une amarre, heureusement doublée.

Les batteries sont mortes, c'était acquis et les nouvelles sont commandées. Mais les vérifications de routine vont apporter une fâcheuse surprise : de la mayonnaise dans le sail-drive tribord... autrement dit une entrée d'eau de mer dans la transmission. On ne peut pas partir comme ça, et la conséquence est sans appel : il faut sortir le bateau de l'eau pour intervenir sur le sail-drive.

 

14 avril :

Conduit par un très serviable taxi, je récupère les batteries neuves à Road Town, puis l'électronique laissée 2 mois plus tôt à Nanny Cay. Je fais le siège du chantier de cette marina, un des deux seuls aux BVI capables de lever un catamaran de 48 pieds. Malgré un planning du chantier saturé, j'obtiens la sortie d'eau pour l'après-midi même.

Les préparatifs sont brutalement accélérés : course pour revenir au bateau, pendant que François fait un avitaillement express. Les nouvelles batteries sont installées dans une hâte mesurée : il s'agit de ne pas faire d'erreur de branchement.

2 fois 180 Kg de manipulations plus tard...

Les amarres sont aussitôt larguées. Les 7 milles de trajet sont filés en une heure sur le moteur restant et nous sommes au rendez-vous devant le travelift.
 

L'équipe de mécaniciens intervient immédiatement : vidange, changement des joints spi sur les deux moteurs, nettoyage, réglages, repose des hélices, un travail hautement professionnel.

Finalement il n'y avait pas beaucoup d'eau et il n'y a aucun dégât mécanique, mais surtout je respire mieux...!

 

15 avril :

Le chantier nous expulse dès 7h30, et c'est plus tôt que prévu que nous prenons notre vrai départ.
 

Les voiles sont hissées à l'est de Beef Island. Une agréable navigation de 26 milles nautiques par un petit vent travers de 12 nœuds nous amène à Virgin Gorda.
 

Nous prenons la passe nord vers le Gorda Sound, en direction de Gun Creek où nous ferons les formalités de sortie des BVI. La zone de mouillage est étroite et peu engageante ; nous jetons l'ancre un peu plus loin à Robin's Bay, au même endroit qu'en février dernier.
 
Virgin Gorda : Robin's Bay

Escale-bricolages en tous genres

François tient absolument à aller prendre un verre au bar de Saba Rock, le rendez-vous surpeuplé et bruyant des dizaines de bateaux occupant les mouillages voisins.

 
Tout est serré : bateaux, annexes, dîneurs, il ne reste que quelques m² de sol naturel sur ce minuscule caillou mais le cadre demeure privilégié.
 

 

16 avril :


Nous abordons Gun Creek en annexe.
Au fond d'une petite crique, on trouve un embarcadère pour ferries et pour hydravions, et les bureaux un peu désœuvrés de la douane et de l'immigration.




Gun Creek



Les formalités de sortie sont rapides et -pour une fois !- peu onéreuses : 0,75 $...







L'ancre est levée à 15 h, nous sortons du Gorda Sound à l'est par l'Eustatia Sound et l'étroite passe dans la barrière de corail.

Cette passe n'est pas balisée et l'équipier à l'étrave est recommandé. Il y a un léger décalage par rapport à la cartographie GPS et il faut naviguer à vue avec un bon éclairage : j'avais choisi cette heure de passage pour avoir le soleil encore assez haut et dans le dos.
 
La passe est franchie

Les voiles sont hissées à la pointe est de Virgin Gorda et nous prenons une route sud-est au près serré. Nous marchons à 6,5 nœuds contre un alizé de 15 nœuds avec un peu de courant contraire. La mer est peu agitée et la nacelle ne tape pas.

Vers 18 heures nous scrutons la mer : c'est l'heure des visiteurs, et ils ne manquent pas. Une grande famille de dauphins vient s'ébattre un long moment autour des étraves.

La nuit est claire sous une superbe pleine lune. Le vent a un peu fraîchi et nous réduisons à un ris.
 


François est malheureusement rattrapé par le mal de mer et va passer toute la nuit dans le cockpit, assurant courageusement son quart et somnolant le reste du temps.


17 avril :

Au lever du jour l'ambiance change. Nous sommes au vent de Saba et nous louvoyons pour éviter des grains qui se succèdent.
 
Saba sous les grains

Vers 6h ils deviennent de plus en plus nombreux, c'est un vrai train qui envahit le ciel tout entier.
 

Partout l'horizon est gris-noirâtre, bouché sous de violentes précipitations. Il devient illusoire de les éviter, il va falloir passer au travers.
Nous avons réduit à 2 ris et 2/3 de génois. Les virements de bord se multiplient pour suivre les sautes de vent qui nous barrent la route. Sous les grains l'anémomètre monte jusqu'à 32 nœuds, la mer grossit avec des creux de 2 m et des pluies diluviennes s'abattent sur nous.

Bateau et capitaine trempés...
 


Il nous faudra 3 heures de combat pour dépasser Saba et franchir le canal d'Eustatia.






Eustatia : l'île-terminal pétrolier
 
Le volcan d'Eustatia, St Kitts en arrière-plan
 
A l'ouest d'Eustatia, puis de St Kitts, le temps se calme mais le vent, remontant les côtes, nous fait désormais face, allié à un courant contraire de 2 nœuds.
 
St Kitts : la côte sous le vent
 
Après avoir tiré des bords jusqu'au milieu de St Kitts, nous finissons la dernière heure au moteur pour mouiller devant Basseterre, la capitale de ce micro-état. Malgré les contretemps nous avons parcouru les 142 milles en 22 heures.
 
Basseterre : mouillage devant la marina Port Zante
 
À suivre ici
 

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