17 juin 2015

Zakynthos

Grèce 2015 - 6

Zakynthos ("Zante" dans l'appellation franco-italienne) est la plus méridionale des îles de l'Heptanèse et c'est le terme de notre croisière ionienne.

Elle est célèbre pour sa réserve de reproduction des tortues de mer et pour deux curiosités naturelles, vers lesquelles sont abondamment dirigées les foules touristiques.




14 juin : le canal d'Ithaque est un couloir de vent réputé, mais ce jour-là il se limite à 3 nœuds. Les 38 milles de la traversée vers Zakynthos se font donc au moteur, sous un soleil désormais torride.



Nous touchons la pointe nord-ouest de l'île avec l'intention de nous arrêter au port d'Agios Nikolaos, le plus proche de la célèbre Grotte Bleue. L'entrée est délicate : le feu d'entrée signalé sur les cartes est manquant et il faut éviter de gros blocs de béton semi-immergés. Mais une fois de plus, le port est plein et il n'y a aucun mouillage à proximité.

Le port d'Agios Nikolaos

Akris Gialos

Plus au sud, nous trouvons un joli mouillage devant cette plage entourée de grottes à fleur d'eau. 

   


Étape gastronomique au restaurant en haut de la falaise : excellent et surabondant, la qualité de l'hospitalité grecque ne se dément pas.

L'ambiance n'est pas à la morosité...



15 juin : nous prenons l'annexe pour une petite exploration des grottes autour du mouillage : ce sera notre grotte bleue à nous !



Nous mettons cap au nord-ouest et passons devant la vraie Grotte Bleue, vers laquelle les norias de bateaux de touristes ont déjà commencé leurs navettes. 



Les falaises tombent à pic et aucun mouillage n'est possible. Quelques bateaux sont stationnés en face en pleine eau, moteur en marche, pendant que leurs passagers se rendent au site en annexe.


Navagio

Après avoir contourné la pointe nord-ouest de l'île, nous longeons d’impressionnantes parois calcaires, dont le clou est la plage de Navagio, mondialement célèbre pour orner brochures et magazines sous le nom de Shipwreck Beach (plage du naufrage).



Le cargo échoué vers 1995 a contribué à la renommée du site
Nous sommes arrivés suffisamment tôt pour prendre un mouillage sur la rive nord de l'immense crique. Le fond est de sable dur et il nous faut deux tentatives pour assurer l'ancre. D'autres bateaux arrivés après nous auront les mêmes difficultés ; certains même, à l'ancre trop légère, renoncent et s'en vont. 
  
 


Bientôt, les bateaux d'excursion bondés se succèdent sans interruption dans un vacarme amplifié par les hautes murailles.



Ce tohu-bohu est aux antipodes de nos goûts de plaisanciers, mais peut-on reprocher aux îliens cette surexploitation touristique vitale pour eux ? Nous en prenons notre parti, conscients de notre état privilégié : baignade à notre guise dans un cadre exceptionnel, ignorant la sirène de rappel au bout de la demi-heure tarifée...

Ormos Keri

Le vent se lève timidement à la sortie de Navagio, puis fraîchit jusqu'à 15 nœuds, nous permettant une belle descente sous voiles au portant le long de la côte ouest, en course contre un gros catamaran autrichien. 
Le golfe de Lagana, à l'extrémité sud-est de l'île, est le sanctuaire de ponte des tortues et l'accès en est strictement règlementé. Nous prenons un mouillage près du petit port de Keri, face au rocher formant la limite ouest de la zone interdite.




Port Zakynthos

16 juin : nous prenons un mouillage contre la digue sud du port de pêche, d'où nous débarquons en annexe à la capitainerie où mes anodes devaient être livrées. 


Les garde-côtes en faction n'ont entendu parler de rien... Passage à la poste, nouveaux échanges de mails, rien n'arrivera avant le retour en France.

Ayant deux jours d'avance avant la relève de l'équipage, nous reprenons la route vers le nord pour un dernier mouillage tranquille. Mais le vent est de face et cette fois vigoureux : 18 nœuds avec de bons creux. La remontée est rude, les deux moteurs en marche, quand de grosses vibrations surviennent sur le moteur bâbord. Un bout pris dans l'hélice est vraisemblable, mais il est impossible de plonger dans le chahut ambiant. Nous faisons donc demi-tour, à bonne vitesse sous génois seul, pour reprendre notre mouillage du matin près du port.

En plongée une fois en eaux calmes, l'examen de l'hélice ne montre aucun hôte indésirable, l'axe et les pales tournent librement sans jeu anormal. Je conclus à un blocage transitoire d'une pale lors d'une sortie d'eau dans les creux, phénomène auquel ce type d'hélice est sensible. Par la suite, il n'y aura plus aucun incident de ce côté.







17 juin : fin des mouillages tranquilles, il faut se résoudre à aller au port. Au moins en cette matinée, il n'y a pas de vent et très peu de bateaux, la manœuvre d'amarrage sur ancre est aisée.

 

Ce port est immense, ce qui se comprend quand on voit la longueur de chaîne mouillée par les gros bateaux et les ferries au trafic incessant.


Après avoir éconduit le préposé qui se précipite sur chaque bateau arrivant pour percevoir la taxe portuaire (et sa commission qu'il calcule large...), nous nous rendons au bureau du port où, sous nos yeux incrédules, on nous facture 16 € pour deux nuits.

Des voisins plus réceptifs à l'empressement du filou se verront taxés à 20 € et plus par jour...














Reste à visiter la ville écrasée de soleil, riche en ruelles colorées, en petits commerces fabuleux (la mercerie tenue par un ancêtre de 90 ans qui a trouvé trois mots d'anglais pour nous conter sa visite à Paris !), en bâtiments ecclésiastiques rutilants aussi - l’Église orthodoxe est un pilier incontournable de la nation grecque.


    

Il aurait pu mettre la BM dans le bureau...

   



Pendant ce temps le port s'est complètement rempli et nous avons des voisins de toutes nationalités, dont un bon nombre de français. Le camion-citerne arrive au rendez-vous convenu pour faire le plein en carburant.


18 juin : c'est la fin de la croisière. Nous avons parcouru 357 milles nautiques en 18 jours, et 78 heures au moteur y compris l'heure quotidienne pour le dessalinisateur et le chauffe-eau. Patrick a apprécié cette première expérience, dans des conditions certes très clémentes. Une chose est sûre : nous reviendrons en Grèce !


En fin de journée, Armelle et Patrick quittent Shrubb pour l'aéroport tout proche et s'envolent vers Athènes, puis la France. Changement d'équipage et convoyage retour dans la foulée.


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